Entre les lignes, qu'entends-tu? que vois-tu?

Je crois entendre des voix, de nombreuses voix, d'hommes, de femmes, qui se cherchent à travers la ville, qui chuchotent, qui hurlent, qui se lassent et puis se taisent.
Le silence revient, un court instant, puis se remplit à nouveau, se remplit d'autres voix, muettes et sourdes.
Et si l'on attend, on commence à distinguer, on risque d'apercevoir, d'autres mots, d'autres phrases, d'autres textes. Une forme irrégulière et familière, la prose de quelques personnes liées par le même désir, le même besoin : celui d'écrire et de le partager.

Je vois le monde qui vit, d’une vie hésitante, d’une vie menaçante.
Sur les toits, on peut voir de petites lueurs dans les yeux des apprentis astrologues,
De petites lueurs rêvant d’un ailleurs, d’un ailleurs rempli de rêve, rempli d’espoir.
Et il se fait bien tard, et il se fait bien froid.
Je vois le monde qui chante, d’une chanson censurée, d’une chanson ébréchée.
De jolis pansements de béton naissent aux recoins des villes, au loin des bidonvilles.
Le sol tremble, le sol hurle, et le mortier vient rassasier l’enfant en colère.
Refusant sa parole, ils entassent, ils entassent.
Je vois le monde qui rit, d’un rire sarcastique, d’un rire dramatique.
La mesure omniprésente frappe, intransigeante, elle frappe, toisant les contre-courants.
Le bien est pris en bouc émissaire, la pensée est extraite, la pensée est suspecte.
Et la ballerine tourne, et la ballerine vole.
Je vois le monde qui crie, d’un cri dévorant, d’un cri terrifiant.
L’oiseau s’exprime, et les langueurs de jour d’automne l’inspire secrètement.
Mais l’oiseau dérange, l’oiseau et son chant indomptable.
Vulnérables âmes, Intolérantes peurs.
Et puis je vois le monde qui danse, d’une danse d’ivrogne, d’une belle danse.
Il tourne, il tourne, et il oublie.

Floriane Bouvet

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